mercredi 18 mars 2009

...il suffit d'une ou deux secondes...

je tombe, je tombe, je tombe 
avant d'arriver à ma tombe
je repasse toute ma vie
il suffit d'une ou deux secondes
que dans ma tête tout un monde
défile tel que je le vis
ses images sous mes paupières
font comme au fond d'un puits, les pierres
dilatant l'iris noire de l'eau
c'est tout le passé qui s'émiette
un souvenir sur l'autre empiète
et les soleils sous les sanglots
O pluie, O poussière impalpable
existence couleur de sable
brouillards de respirations
quel choix préside à mon vertige
je tombe et fuis dans ce prodige
ma propre accélération 

Aragon, Le roman inachevé

2 commentaires:

Pr B. a dit…

« Même si l’abri de ta nuit est peu sûr
Et ton but encore lointain
Sache qu’il n’existe pas
De chemin sans terme
Ne sois pas triste »

Quatrain de Hâfez

Pr B. a dit…

Je t'en remet un autre, la poésie, il n'y a que cela de vrai, et comme disait Rimbaud : "La vraie vie est ailleurs".

Un poème d'H. Michaud donc :

"Tu t'en vas sans moi, ma vie,
Tu roules,
Et moi j'attends encore de faire un pas
Tu portes ailleurs la bataille"