jeudi 26 mars 2009

...une liberté qui n'est pas la mienne...

Ainsi, être vu me constitue comme un être sans défense, pour une liberté qui n'est pas ma liberté. C'est en ce sens que nous pouvons nous considérer comme des "esclaves" en tant que nous apparaissons à autrui. Je suis esclave dans la mesure où je suis dépendant dans mon être au sein d'une liberté qui n'est pas la mienne et qui est la condition même de mon être. 
En tant que je suis objet de valeurs qui viennent me qualifier sans que je puisse agir sur cette qualification, ni même la connaître, je suis en esclavage...
Du même coup, en tant que je suis l'instrument de possibilités qui ne sont pas mes possibilités, dont je ne fais qu'entrevoir la pure présence par delà mon être, et qui nient ma transcendance pour me constituer un moyen vers des fins que j'ignore, je suis en danger. Et ce danger n'est pas un accident mais la structure permanente de mon être pour autrui.

Huis-clos, Jean-Paul Sartre

3 commentaires:

Anonyme a dit…

L'enfer, c'est les autres

Anonyme a dit…

ou l'enfer, c'est que vous savez toujours pas vous servir de ces commentaires !!

Pr B. a dit…

"L'existentialisme est un humanisme"
On ne se lasse pas de Sartre...Mais il faut que tu mettes du Foucault, sinon ça casse tout !!!! ET n'oublie pas que Sartre et Foucault étaient engagés "main dans la main" dans plusieurs mouvements sociaux de l'époque (notamment à Paris lors de l'accueil des dissidents au régime soviétique en 1962)